Between Us
Two part solo exhibition at le Pavé D’Orsay Gallery, Paris, France and the Egg and Dart Gallery, Thirroul, Australia, 2021
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The space between bodies is an ongoing consideration explored through the use of drapery and the stripe, with these ideas now palpable in the context of a global pandemic. The cloth creates separation and a physical barrier but this can also be felt as an act of collective care. There is a tenderness in the works as they unfold aspects of the body in vulnerable states. These are intimate paintings that contemplate our anxieties around contagion and a health response that seeks to separate and demarcate. The sensation is made visceral in the paint method through aerosols projecting across the surface. It appear as glitches, spots and sprays – masking fluid on the base layer generating areas of vivid pink and yellow that abstract the visual field. The breath, an essential expression of life, now requires containment and management.
The artist relocated to Paris from Australia, and the colour has shifted to evoke this quite extreme distance. The paintings are interiors but eucalyptus green and gold hues cast a landscape quality over the work and there is a dryness to the palette that suggests Australian conditions. The softer lilac tones comprehend the more subtle light found in the sky at dusk. The muted approach to this light then brings us into the northern hemisphere.
The fabric stripe is a fundamental pattern used by Thackway for both contemplation and compositional strategy. The thick bands fragment and distort the figure by introducing a false contour that twists to create illusion. The shifts in surface play a trick with perspective – are the bodies standing or in repose? Are we looking down or across? Is there a body there at all? Culturally the stripe also has fascinating evocations – for hazard or hygiene, freedom and confinement. The artist works with these fluid associations as a personal trope that allows her to explore psychological states and social dynamics.
Clare Thackway works with subjects she knows well and although these are not portraits there is an intense feeling of intimacy in the work. This is countered by the drape of fabric and painterly surface interruptions that acknowledge the spaces between us. Previously the cloth was employed by the artist to explore connection, but in this current time we may feel the masking of the body as a deliberate separation. The newly pictured intermediary space, no longer a void, contains splatters of paint – aerosols with anxious potential. The spots that float in the foreground suggest an invisible interrupting force. In this context the works make contact with the interdependence of our bodies, intricately linked while separated by borders and systems of control.
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Clare Thackway montre comment la peinture figurative peut révéler le lien entre l’intimité et la distance. L’espace entre les corps est une considération continue, explorée via l’utilisation d’étoffes et de rayures, ces concepts étant désormais tangibles sur fond de pandémie. Le tissu crée la séparation et instaure une barrière physique mais cela peut également être envisagé comme un acte de soin collectif. Les pièces traduisent une certaine tendresse alors qu’elles dévoilent les aspects du corps en situations de vulnérabilité. Ces tableaux intimes contemplent nos angoisses relatives à la contagion et une réponse sanitaire cherchant à séparer et à démarquer. Le recours aux aérosols projetés sur la surface rendent la sensation viscérale dans la méthode de peinture. Il en résulte déformations, taches et pulvérisations, masquant le fluide sur la couche de base et produisant des zones de rose et de jaune vifs résumant le champ visuel. Expression cruciale de la vie, le souffle requiert à présent maîtrise et contrôle.
L’artiste a quitté l’Australie pour Paris et ses teintes se sont altérées pour évoquer cette distance assez extrême. Les sujets sont des intérieurs mais le vert eucalyptus et des tons dorés octroient une qualité de paysage aux tableaux et une certaine sécheresse de la palette rappelle le contexte australien. Plus doux, les mauves saisissent la subtilité de la lumière céleste au crépuscule. La pâleur de l’approche de cette lumière ramène dans l’hémisphère nord.
Thackway utilise les rayures du tissu comme forme fondamentale d’une stratégie de contemplation et de composition. Les bandes épaisses fractionnent et distordent le sujet en introduisant un faux contour qui se tord pour créer l’illusion. Les changements sur la surface se jouent de la perspective. Les corps sont-ils debout ou au repos ? Regarde-t-on vers le bas ou horizontalement ? Y a-t-il d’ailleurs simplement un corps ? Culturellement, les rayures sont fascinantes d’évocations : danger ou hygiène, liberté et confinement. L’artiste travaille ces associations fluides comme un stéréotype personnel lui permettant d’explorer des états psychologiques et les dynamiques sociales.
Clare Thackway travaille avec des modèles qu’elle connaît bien et, même s’il ne s’agit pas de portraits, une intense sensation d’intimité se dégage de son travail. Celle-ci s’oppose au drapé du tissu et aux interruptions picturales de la surface reconnaissant les espaces entre nous. L’artiste avait préalablement employé le tissu pour étudier la connexion mais, dans ce moment actuel, masquer les corps peut être perçu comme une séparation délibérée. L’espace intermédiaire nouvellement représenté, qui n’est plus un vide, comporte des éclaboussures de peintures, aérosols au potentiel angoissé. Les taches flottant au premier plan suggèrent une force invisible d’interruption. En pareil contexte, les tableaux entrent en contact avec l’interdépendance de nos corps, inextricablement liés quoique séparés par les frontières et les systèmes de contrôle.